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Le travail est trop cher

Publié le par Bertrand Ricque

Voici la répartition du coût d'un employé et d'un cadre sup sup :

Santé840,29 €27,7%1 005,78 €9,1%
Prévoyance2,19 €0,1%545,55 €4,9%
Retraite201,93 €6,7%1 857,62 €16,8%
Chômage139,87 €4,6%539,50 €4,9%
CSG/CRDS171,77 €5,7%615,21 €5,6%
Formation5,46 €0,2%115,62 €1,0%
Mutuelle- €0,0%89,42 €0,8%
Travail1 674,67 €55,2%5 715,47 €51,6%
Transport- €0,0%165,69 €1,5%
Logement- €0,0%37,01 €0,3%
AF- €0,0%388,54 €3,5%
Total3 036,18 € 11 075,41 €

 

Donc, je ne sais pas si le travail est cher, mais le travail + le social c'est plus cher.

Je ne sais pas si le social est cher, mais je n'ai pas à me plaindre des prestations.

Le problème semble plutôt être, pouvons-nous nous le payer ? Vivons-nous au-dessus de nos moyens ? Que doit-il se passer, tout choses égales par ailleurs, quand lesdits moyens se mettent à baisser ?

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Taxi Uber alles...

Publié le par Bertrand Ricque

A ma gauche, les taxis. Modèle économique = achat d'une licence hors de prix, vente de prestations relativement chères et de qualité moyenne à mauvaise, revente de la licence avec un bénéfice, courses au blacks, plusieurs chauffeurs sur la même licence, etc... Cela fonctionne bien tant que des clients peuvent payer plus de courses et/ou plus cher. C'est à dire tant qu'il y a de la croissance.

Première question, peut-on en vivre sans faire de bénéfice à la fin sur la licence. SI oui, alors la spéculation sur les licences est absurde, car pour l'immobilier, elle crée une inflation inutile. Si non, les pris ne sont pas assez élevés et le business modèle est pourri.

A ma droite, les challengers. Pour prendre des part de marché, ils veulent être moins cher et proposer plus de services. Pour ce faire, on abandonne les charges sociales (et les prestations qui vont avec), et on baisse les prix. Il faut être un gogo pour imaginer cinq minutes pouvoir gagner sa vie, qui plus est à égalité de droits et de revenus, de cette manière.

Il ne s'agit pas d'un glorieux succès de l'économie numérique. Du tout. C'est simplement le symptôme d'un marché qui se meurt et qui ne peut plus se nourrir.De moins en moins de clients peuvent acheter le service et c'est la fuite vers le bas.

Je pense que c'est ce qui attend beaucoup de métiers.

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Indignation

Publié le par Bertrand Ricque

L'activité majeure de nombre de concitoyens semble être l'indignation. Qu'elle soit justifiée par de profondes réalités, par des hoax alléchants et flattant leur opinion, par des gros titres démentis par le texte même des articles, ou tout simplement à côté de la plaque n'est pas la question.

Le problème est plutôt s'indigner, oui, mais pour proposer quoi en dehors de happenings et d'utopies basées sur des illusions ou l'absence d'information.

Première illusion : amener 11 milliards d'individus, dans un horizon visible, c'est à dire moins de trente ans, au niveau de vie des européens les moins bien lotis, ou à minima au même niveau d'infrastructures, même de santé. La planète ne dispose pas des ressources matérielles pour cela. Ce n'est ni une question d'inégalités, ni une question de volonté politique. C'est bêtement matériel.

Seconde illusion : améliorer le sort des européens les moins bien lotis sans produire plus de bien matériels, socle de l'économie réelle, c'est à dire sans croissance et sans aller chercher les ressources pour ce faire là où elles sont (pas chez nous en tous cas) est tout aussi impossible sans basculer en plus beaucoup de ressources économiques (pas physiques pour le coût) sur cet objectif. Ce qui implique une diminution des services uniquement réalisable en parallèle d'un changement radical de mode vie et donc d'aspirations des personnes en question ainsi que des classes moyennes.

Troisième illusion : croire que la diminution ou l'éradication des inégalités sociales, aussi insupportables soient-elles, permette de dégager les marges de manoeuvre nécessaires. Cela ne crée pas de ressources matérielles.

L'indignation n'est-elle, en fin de compte, que le symptôme du désespoir consécutif à la sourde prise de conscience de la situation que personne ne veut s'avouer ? Le résultat d'un sentiment d'impuissance face à l'inéluctabilité d'un changement non voulu comme face à la mort ?

L'avenir n'est pas celui dont nous avions rêvé et que nous avions transmis à nos jeunes. Plus de voyages, retour à des travaux plus durs qu'une vie dans le tertiaire. Des conflits sanglants ou des situations humanitaires terribles. La population ne va pas baisser de plusieurs milliards (même d'un seul milliard) comme prévu par les projections non démenties du rapport Meadows (même dans les plus optimistes) sans décès avant la date "normale".

Les années 2030 à 2050, et déjà même avant pour les pays en développement, vont être très dures. Et ce sera encore plus dur pour ceux qui disposent déjà de leurs infrastructures, comme nous, de conserver nos valeurs humanistes dans un tel contexte.

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Résolutions pour 2017

Publié le par Bertrand Ricque

Energie : poursuite de la réduction de la consommation domestique avec un objectif de 5% de moins par rapport à 2016. Réduction de la température de consigne de 0,2°C comme entre 2015 et 2016.

Sécurité : inscription au club de tir. Achat d'un pistolet et d'une carabine à répétition.

Alimentation : poursuite de l'adaptation à un régime moins carné. Recentrage sur les volailles et le porc. Réduction de la consommation de poisson de 20%. Soutien aux viticulteurs.

Arts : deux opéras dans l'année. Publication d'un recueil de textes.

Permaculture : remplacement des espèces de rosiers.

Société : promotion d'Adrastia.org.

Travail : poursuite du renforcement de la normalisation dans le domaine de la sécurité.

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Les points sur les i

Publié le par Bertrand Ricque

Rappelons quelques uns des éléments constitutifs du scénario "Negawatt, Greenpeace et l’association Virage énergie" :

" baisse de 70 % de la consommation de vêtements, de 50 % des produits de ménage, de 50 % des cosmétiques et produits de toilettes, de 50% de la consommation de viande, de 50 % des sèche-linges, lave-vaisselles, congélateurs, équipements audio-visuels, de 50 % de la taille des réfrigérateurs, utilisation de lave-linge collectifs, baisse de la température de confort des logements, de la taille des logements qui devraient pourtant être collectifs, hausse du nombre d’habitants par foyer, disparition du véhicule tel que nous le connaissons aujourd’hui, réduction du tourisme longue-distance et des voyages en avion, baisse des hébergements en hôtels…. "

La réflexion qui m'intéresse sur ce sujet, n'est pas si c'est souhaitable, indispensable, si il faut le faire de manière volontaire ou forcée. De mon point de vue, c'est simplement inévitable.

Je souhaite soulever deux points qui découlent de ce scénario.

Le premier est qu'il n'existe aucun modèle économique permettant de financer les retraites, la santé, les aides sociales, l'éducation... dans ce contexte de décroissance. De plus cela fait monter le chômage et pousse mécaniquement les salaires à la baisse.

Le second est la relation à la notion de progrès social. Si le progrès social, c'est la santé, l'éducation, le logement, la sécurité alimentaire. On peut imaginer que les éléments ci-dessus sont acceptables. Si le progrès social est assimilé au lissage des usages, c'est à dire la capacité d'utiliser les éléments ci-dessus, qu'on en ait besoin ou pas, alors cela risque de coincer.

D'où, de mon point l'urgence pour tout le mode, et pour la gauche en particulier puisque le progrès social est au coeur de son identité :

  • de définir la nature du progrès social,
  • de définir des métriques ou des limites domaine par domaine permettant de déterminer des critères d'acceptabilité qui puissent se transformer en objectifs politiques.

Refuser cette approche me semble simplement poursuivre une attitude de déni.

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