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Publié le par Bertrand Ricque

Le propos de ce blog est habituellement plus axé sur les arts et quelques aspects techniques des sciences de l'ingénieur en relation avec la politique ou l'économie. Ecrire sur l'intervention au Mali me met quelque part mal à l'aise, mais bon, on ne se refait pas.

Nous sommes quasi seuls sur ce coup là et nous allons le rester au moins dans les affrontements, donc seuls. Parceque les seules armées à peu près au niveau en Afrique sont l'Afrique du Sud, l'Ethiopie (déjà fortement engagée en Somalie), le Tchad (qui va finir par participer) et peut être le Kenya (lui aussi occupé en Somalie). J'ai de gros doute sur la capacité de l'Armée Algérienne en dehors de quelques unités et peut être en va-t-il de même pour le Maroc. Je n'écris pas ce qui se dit (et s'est toujours dit) sur les armées d'Afrique centrale et équatoriale, cela pourrait paraître offensant, mais c'est une triste réalité (dont je ne cherche pas à trouver les raisons). Donc, pour caricaturer un peu, je pense (à tort ou à raison, l'avenir le dira) que nous allons nous battre de manière plus ou moins visible (à cause de l'opinion) et que d'autres vont occuper le terrain derrière.

Seuls aussi, car en Europe, il n'y a pas grand monde qui est resté entraîné sur ce type de terrain. Tant que cela ne se passe pas dans les montagnes, ni les Britanniques, ni les Etats-Uniens, ni les Canadiens n'ont l'expérience de la guerre de mouvement dans le désert. On peut noter que la grosse manoeuvre organisée il y a deux mois au Tchad ne l'avait pas été par hasard...

Donc que nous soyons seuls, finalement c'est assez normal. Et puis, nous ne voulons peut être pas tant que cela voir d'autres prendre de l'influence dans cette région ? Et puis c'est une bonne occasion pour l'Etat-Major de mettre en évidence certaines lacunes criantes (transport stratégique et satellites) devant le politique, en pleine élaboration de la loi de programmation avant le livre blanc (dans cet ordre et pas l'inverse, c'est la réalité et je l'écris intentionnellement).

Je pense donc à mes camarades qui vont (prudemment) avoir la chance (c'est le métier qu'on a choisi) de faire parler la poudre, sachant que normalement, pour attaquer il faut être autour de 3 contre 1 et que c'est encore loin d'être le cas. Pour le moment, au global, c'est plutôt un contre un.

Nous n'avions jamais eu autant de soldats engagés dans un combat depuis la permière guerre du Golfe. Je suis curieux de voir comment nous allons faire (si nous y parvenons) "payer" à nos partenaires européens cette activité militaire qu'ils ne veulent ou ne peuvent assumer mais dont ils ont besoin. C'est en tous cas une excellente opportunité d'en mettre certains au pied du mur.

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