Commerce de l'armement avec la Grèce et marchés de compensations
Pour ceux qui ne connaissent pas le principe des marchés de compensations, je vous conseille de lire au préalable : http://en.wikipedia.org/wiki/Offset_agreement
Pour ce qui concerne nos amis grecs, dès que, en tant que vendeur de matériel militaire, vous obtenez une commande d'un montant supérieur ou égal à 10 millions d'Euros, vous êtes dans le cadre de la légisaltion grecque sur les marchés de compensation. Il s'agit de la loi n°3433 de 2006 modifiée par la loi n°3648 de 2008 complétées des décisions ministérielles n°248298 et n°246883.
Les obligations sont entre 80% et 120% du montant du contrat atteints à l'aide de coefficients allant de 1 à 10.
Ceci signifie que pour une commande de 100 M€ il faut investir entre 8 et 120 M€ ! On voit que la fourchette est large. En pratique cela va tourner autour de 20M€, ce qui reste énorme dans un contrat de 100 M€ si l'on veut rentrer dans ses frais et gagner un minimum d'argent. Si la moitié sont des heures de travail, cela donne environ de quoi faire travailler plus de 150 personnes pendant un an ...
Bien évidemment ces "investissements" se font le plus possible en faisant travailler des entreprises grecques pour fabriquer des morceaux des équipements objets du contrat afin de diminuer la facture totale (comme par exemple dans le cas bien connu des sous-marin de Krupp). Ceci induit un transfert de charge de travail du pays vendeur vers la Grèce. Les employés de l'armement en France grincent des dents, mais leur homologues grecs peuvent garder le nez hors de l'eau. Bel exemple de solidarité prolétarienne sur lequel on entend fort peu nos syndicats.
Avant de tailler brutalement dans les contrats d'armement (si ils le font en suivant les conseils de Daniel Cohn Bendit), les grecs devront analyser soigneusement l'impact sur l'emploi dans des entreprises importantes comme HAI, ELVO, KBW, Nik. Kioleides, TES, Intracom, Deftech, etc...