Quechua ?
Les vacances au Pays Basque, traversé par les chemins de Compostelle, m'ont permis de prendre le temps de contempler mon environnement ; pourquoi tous les marcheurs sur les sentiers arborent-ils
ce même signe distinctif ?
Le questionnement des autochtones n'ayant pas apporté de réponse, il a fallu s'immerger dans le flux des pélerins et remonter leur cours. C'est à Saint Jean Pied de Port que la lumière se fit,
dans le restaurant Txitxipapa (excellente adresse au demeurant).
Il s'avère que les indiens Quechua ont traversé l'Atlantique vers l'Europe sur des radeaux à l'époque ou Erik le Rouge faisait le même trajet en sens inverse plus au Nord. Ils ont atteint la
terre vers Bordeaux et ont entrepris de s'enfoncer dans le pays avant de s'arrêter et de se fixer au Puy en Velay où ils se sont mêlés à la population tout en gardant leur culture.
Quelques siècles plus tard, les pèlerins de toute l'Europe qui se rassemblaient au Puy ont remarqué les vêtements (genre poncho) et les matériels de portage (genre sacs avec des bretelles à
poser sur le dos) de leur descendants et ont voulu leur en acheter pour le long trajet qui les attendaient.
Les descendants des Quechua se sont progressivement spécialisés dans la fabrication d'équipements pour les pélerins que tout le monde désignait alors naturellement par leur origine : Quechua.
Le succès du pèlerinage les amena progressivement à industrialiser leur production dans de grands hangars dans lesquels ils travaillaient par équipes de dix (déka en grec) et où ils trouvaient le
temps long. En fin de journée, en rentrant chez eux, ils soupiraient "déka trop long" qu'ils abrégeaient en "déka t'lon".
Cette tradition s'est perpétuée jusqu'à nos jours et leurs entrepôts décorent maintenant nos banlieues.